Offre de formation

Offre de formation continue en philosophie, au CNAM,         sous la responsabilité pédagogique d'Eric Hamraoui


Trois stages de formation continue en philosophie concernant la question du travail, destinés à tout public intéressé, seront proposés en 2015, à la Chaire Psychanalyse-Santé-Travail du CNAM, au :
41, rue Gay-Lussac – 75005 PARIS (informations disponible sur le site de la Chaire) :

Un premier stage (PY03) intitulé : “ Le courage au travail, éclairages philosophiques”, aura lieu les 21 et 22 janvier 2016.


Un deuxième stage (PY04) intitulé : “ Autorité, pouvoir et autonomie au sein des nouvelles organisations du travail”, aura lieu les 17 et 18 mars 2016.


Un troisième stage (PY05), intitulé : “ La crise, condition normale de l’action ? ” aura lieu les 26 et 27 mai 2016. Ces informations sont consultables sur le site de la Chaire Psychanalyse-Santé-Travail du CNAM :


Je signale, par ailleurs, l'ajout à cette offre de formation d'un quatrième stage, co-animé avec Emmanuelle Betton, maîtresse de conférences en sociologie au CNAM, intitulé : “ Activité de formation et pensée ” (PY047), qui aura lieu les 18 et 19 février 2016.

Inscriptions : auprès de Cindy Pereira (01 58 80 86 02)


COURS DE PHILOSOPHIE AU CNAM, année 2015-2016


 Second semestre

« L'effort et la pensée » (PSY204)

aura lieu au CNAM (INETOP, 41, rue Gay Lussac, M° Luxembourg), au second semestre de l'année universitaire 2014-2015, à partir du 1er février 2016 (18h-21h, salle indiquée à l’entrée).

Argumentaire :

Il s’agira cette année de mettre en discussion la définition de la pensée comme aperception immédiate de l’effort du corps proposée par Maine de Biran (1766-1824) avec d’autres conceptions philosophiques de l’acte de penser. Apparu dans la langue française vers 1130, le terme « pensée » dérive de « penser », issu du bas latin pensare venant du latin pendere qui signifie peser. Penser, c’est donc étymologiquement – du moins en français – peser – « le pour et le contre ». Ainsi s’explique le rapport privilégié de la pensée avec la raison, terme issu du latin ratio signifiant calcul, compte, système, procédé. Le terme ratio a lui-même été employé pour traduire celui de logos, terme grec dérivant de la racine leg désignant l’acte de rassembler, de cueillir et de choisir – avant de définir, chez de Platon discours du philosophe sur l’être. Distincte de la conception de la pensée comme ratio, celle de la pensée comme cogitatio développée par Descartes (1596-1652) fait de celle-ci la substance même de l’homme, le noyau indubitable de son existence : « […] Je trouve ici, dit Descartes dans Les Méditations métaphysiques (1641 et 1647), que la pensée [cogitatio] est un attribut qui m’appartient : elle seule ne peut être détachée de moi. » Ainsi déterminée, la pensée correspond à ce que nous appelons « conscience », en tant qu’unité du moi et de l’esprit. Mais cette conception ne relègue-t-elle pas le corps et son effort (Biran) au second plan? N’a-t-elle pas été historiquement programmatrice de l’avènement du sujet cérébral (Fernando Vidal) et à l’origine de la « superstition de logiciens » (Nietzsche) nous incitant à croire que la pensée est le fruit de la décision, sans faire événement ? Au-delà de l’opposition entre les niveaux de compréhension de la pensée comme ratio et comme cogitatio, vient s’ajouter, chez Heidegger (1889-1976), l’idée selon laquelle le penser de la pensée est en connivence avec ceux de la poésie (poiesis) et de l’art (teknê) et radicalement distinct du savoir scientifique : « La science ne pense pas », dit ainsi Heidegger dans Qu’appelle-t-on penser ? (Was heisst denken ?, 1954).

Calendrier :

Février  : 1, 8, 15, 22
Mars : 14, 21, 28
Avril : 4, 11, 18
Mai : 2, 9, 23, 30

Contact : eric.hamraoui@cnam.fr (tél. 06 41 68 24 99), responsable pédagogique.

Premier semestre


Le cours intitulé : « La théorie philosophique du courage à l'épreuve de la clinique du travail » (UE PSY 201) aura lieu au CNAM (INETOP, 41, rue Gay Lussac, M° Luxembourg), au 1er semestre de l'année universitaire 2015-2016, à partir du 28 septembre 2015 (18h-21h, en salle 100).

Argumentaire :

Défini par les philosophes comme vertu, force d’âme et résolution, avant de l’être comme capacité de décision, dans la pensée contemporaine, le courage est aussi travail. Il est, en effet, dans son concept même, tension dynamique entre ardeur et mesure (Platon), quête de l’équilibre ou du juste milieu entre lâcheté et témérité (Aristote), générosité (Descartes) et fermeté (Spinoza), épreuve affective génératrice de remaniements psychiques liée la rencontre avec le monde considéré dans ses aspects tour à tour inquiétants et grandioses (Kant), expérience de la négativité faite par la conscience (Hegel), résistance du « moi animal » à la violence de l’empreinte du « moi moral » (Nietzsche), etc. Il est aussi construction de « systèmes de courages» (Tillich) donnant sens à la condition humaine devant l’absurde, le néant, les ravages de la guerre. Il est, enfin, pensable en termes d’ effort (Souriau) engageant non seulement l’affectivité et la raison, mais le corps. « Effort de courage » pouvant lui-même se transformer en devenir conscient et actif ruinant la fiction d’un sujet neutre, identique et unifié.

Calendrier :

Septembre 2015 : 28 Octobre : 5, 12
Novembre : 2, 9, 16, 23, 30 Décembre : 7, 14

Janvier 2016 : 4, 11, 18, 25

Contact : eric.hamraoui@cnam.fr (tél. 06 41 68 24 99), responsable pédagogique.